Le graphiste, une bête curieuse !




Nombreux sont les coquins qui malaxent les images. Des gentlemen du Rotring, des fous de la palette graphique, des justiciers qui dégainent leur suite Adobe à tout va !

Vous, pauvres badauds qui osez défier les lois de l’esthétique typographique en badigeonnant de la Comic Sans MS dans vos documents Word, vous avez nécessairement rencontré au moins une fois un graphiste dans votre misérable existence de profanes de l’identité visuelle.
Ces flâneurs Apple qui concourent à celui qui discernera le premier la police utilisée sur ce menu du Courtepaille, ces promeneurs de Posca qui brandissent des mots comme trame, offset ou gris optique, et qui promènent dans leur sacoche vintage un bouquin qui ne jouira jamais du plaisir d’être lu car il n’a été sélectionné que pour sa couv’ David Person sooo graphique !

Mais qui sont-ils ces graphistes ?
Des artistes ? « Surement pas ! », vocifèreront certains. « Bah eux… », hésiteront d’autres.
Des publicitaires ? « Sacrebleu, quelle ignominie ! Comment peut-on encore confondre un graphiste et un publicitaire de nos jours ???? ».
La production artistique n’est pas commerciale. La production publicitaire est commerciale. Le graphisme, c’est une sorte de monstre hybride et tentaculaire (mais drôlement joli) qui vit entre deux mondes. Non, ce ne sont pas des utopistes qui croient encore qu’ils peuvent produire des images pour une marque, une entreprise ou que sais-je seulement pour la seule beauté du résultat. Non ! Le graphiste a conscience des notions terriblement barbares de productivité, d’efficience, de résultats. Et le pire, c’est qu’il est d’accord. Il se refuse de créer sans ce qu’on appelle usuellement faire sens !

Le graphiste est un typographe, un imagiste, un metteur en page qui se joue de tous les media. Le graphiste travaille l’image. Le graphiste travaille le sens. Le graphiste est tiraillé entre ses pulsions d’évasion et de délirium et sa réelle implication à répondre à un brief.

Le graphiste ne se décrit pas vraiment. Et c’est pour ça que c’est le seul à savoir faire ce qu’il fait. Et c’est pour ça qu’on fait appel à eux. Et c’est pour ça qu’il est génial.

Casser sa pipe



Munie de toute mon effronterie étymologique et au regard de mes carences latines, je propose une interprétation parfaitement ubuesque et douteuse de l’expression : « casser sa pipe » !
Tandis que René Magritte polissaient ses pinceaux en vociférant sur la trahison des images et que Churchill mâchouillait son cigare en époussetant son fauteuil de Chancelier de l’Echiquier à la Chambre des communes, Fidel Castro braillait dans les jupons créoles de sa mère Lina Ruz González. Elevé dans l’illégimité la plus bâtarde, il grommelait dans sa barbiche précoce des insultes cubaines contre son gros fumeur propriétaire terrien de père. En 1943, une fois celui-ci devenu officiellement son géniteur aux yeux de merlans frits de l’Etat, notre charmant dictateur décida de se lancer dans une révolte paternelle d’une ampleur tsunamesque en dégainant son gros cigare pour casser la tradition familiale qui consistait à fumer la pipe sculptée par pépé Castro dans un champ humide de saccharose.
La déclinaison se déduit aisément… « Casser sa pipe » est devenu synonyme de « tuer son père » et par extension de « mourir » ! Oh le vilain cubain !

Le justicier de la route



Depuis que de dignes essieux se sont aventurés à fricoter ensemble, que des soupapes se sont hasardées à se frotter le boulon à des carburateurs impulsifs et que de véloces volants ont décidé de coordonner, munis d’une poussée d’Archimède, l’ondulation notoire de charrettes motorisées sur nos chaussées et talus macadamisés, le justicier de la route fait rage !

Ce loquace magistrat de la route, fier défenseur de la droiture véhiculée, nous serine de ses recommandations belliqueuses et invectives lorsque, par pur hasard, notre carriole se retrouve plantée sur un passage piéton ou parqué sur un emplacement livraison.

Mais qui sont-ils, ces fiers arbitres, prêts à brandir le drapeau de la vengeance sociale ?
Prêts à pendre haut et court le vilain qui a osé outrager la bienséance routière ? Prêts à rendre justice eux-mêmes, munis de leur verve acérée et de leur regard pourfendeur ?
Nous, honteux scélérats de l’asphalte, perfides félons du bitume, les vilipendons-nous pour avoir osé porter un bermuda avec des poches sur les côtés et un imprimé fleur d’hibiscus ?

Ne jugeons pas à la place de la justice ! Mais jugeons les justiciers de la route !!

Le premier !



Depuis que 2 succède courageusement à 1 dans notre délectable alphabet numérique, la logique et le bon sens règnent sur notre bien belle société…

Mais en miroitant de plus près les multiples écorces des vérités, l’on constate d’élégantes curiosités…

S’il est aisé de postuler que dans un triangle rectangle, le carré de la longueur de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des longueurs des deux autres côtés, il est plus hardi de répondre à certains questionnements… Notamment sur le commencement !

Ainsi, malgré les têtes pensantes qui se sont éparpillées à travers les siècles, nul n’est capable aujourd’hui de nous éclairer sur le commencement ! Qui est le premier ?

L’œuf  ou la poule ? L’enfant ou l’adulte ? Le lever ou le coucher du soleil ? La pluie ou les nuages ? Le radeau ou la méduse ? Le demi ou la pinte ? Le Baggamon ou l’ennui ? Le malade ou la maladie ? Le pot de 500g de Nutella ou les chagrins amoureux ? Le pamphlet ou la connasse ?

Bonjour !