Contradiction moderne…


De vilains conservateurs blâment notre société boulimique de vitesse en injuriant les téléphones portables, honteux symboles d’un monde où l’on ne peut plus ne pas être joignable. Ces innommables Don Quichotte du progrès revêtent souvent une irritante habitude des plus contradictoires, visant à vilipender une chose qu’ils auraient pu aisément éviter.

Contextualisons… Nous sommes ici en plein cœur d’une intrigue téléphonique dans laquelle le badaud N°1 souhaite deviser poliment avec le badaud N°2, manifestement suffocant d’occupations :
« - Allo, ça va ?
- Euh, non, je suis super occupé là… Tu me déranges. Qu’est-ce qui y’a ???
- Non, bah rien, je te laisse alors si tu es occupé.
- Tu me déranges pour me dire que tu as rien à me dire ???
- Désolé… »

Le houleux débat de « la société et les technologies modernes ne sont-elles pas trop intrusives ? »  se trompe de vicieux coupables… La faute n’est-elle pas à rejeter sur ces utilisateurs mal goupillés qui se méprennent sur les modes d’emplois ?

Communique ta mère !


Souvenons-nous ensemble d’un adage des plus coquets qui bourdonne encore dans nos esgourdes de franchouillards : “c’est les cordonniers les plus mal chaussés…”
Si l’on passe la fragrance obsolète outrancière des mots utilisés dans cet idiome, l’on peut transposer cette maxime à notre élégante année 2011 et à ce joyeux métier qu’est celui de la communication !

Qu’y-a-t-il de pire qu’un communicant qui ne sait pas communiquer ?

Combien de campagnes de communication, de posters, de newsletters, de mails s’embourbent dans un budget étriqué sans avoir la chance d’avoir été pensé de façon efficace ?
Nombre de communicants dégoulinent de médias, de solutions de communication, de supports sans avoir au préalable pensé le message.
Une furieuse crise de tachycardie a atteint mes tympans lorsque récemment, à la suite d’une longue et fastueuse présentation sur une newsletter révolutionnaire concoctée par un chargé de communication fier comme Artaban, j’ai posé la question dont le vice ultime a poussé l’arrogant à confesser piteusement son erreur… « Si vous receviez cette newsletter, vous la liriez ? » « euh… non ! ».