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Contradiction moderne…


De vilains conservateurs blâment notre société boulimique de vitesse en injuriant les téléphones portables, honteux symboles d’un monde où l’on ne peut plus ne pas être joignable. Ces innommables Don Quichotte du progrès revêtent souvent une irritante habitude des plus contradictoires, visant à vilipender une chose qu’ils auraient pu aisément éviter.

Contextualisons… Nous sommes ici en plein cœur d’une intrigue téléphonique dans laquelle le badaud N°1 souhaite deviser poliment avec le badaud N°2, manifestement suffocant d’occupations :
« - Allo, ça va ?
- Euh, non, je suis super occupé là… Tu me déranges. Qu’est-ce qui y’a ???
- Non, bah rien, je te laisse alors si tu es occupé.
- Tu me déranges pour me dire que tu as rien à me dire ???
- Désolé… »

Le houleux débat de « la société et les technologies modernes ne sont-elles pas trop intrusives ? »  se trompe de vicieux coupables… La faute n’est-elle pas à rejeter sur ces utilisateurs mal goupillés qui se méprennent sur les modes d’emplois ?

Arrêtez de me regarder, vous m’abîmez !



S’il est une chose parfaitement intolérante qui n’est pas régit par des une législation punitive, c’est le racisme de la laideur.

Chaque jour, nous absorbons des grandes lampées d’images et propos insoutenables de sexisme, d’homophobie, de xénophobie… moults associations engagées et déterminées luttent acidement pour une justice suffocante.

Mais personne, non, personne ne s’insurge contre cette despotique tyrannie qui traine dans les plus âpres désolations les laids de ce monde.

S’il est admit que la couleur de peau, l’orientation sexuelle ou encore la religion sont des concepts parfaitement dogmatiques, la laideur, et par conséquent la beauté, ne sont palpables qu’à l’issue d’une sensation parfaitement personnelle.
Le racisme du laid viendrait donc de là. Il est impossible de définir la laideur. Il est donc impossible de la considérer et de l’apprécier. La laideur est bien plus qu’une différence, elle est un rejet sensoriel individualiste.

La laideur est la différence commune à chacun. On est tous le moche de quelqu’un.

L’horreur des horaires !


Nombre de pollueurs d’entreprises se targuent d’une coutume des plus sournoisement sotte qui gangrènent nos si délicieuses compétences et aliènent notre labeur à grand renfort de bêtise aiguisée: les horaires !

« - Tu commences à quelle heure ?
- A 9h30. Et je finis à 18h.
- On peut déjeuner ensemble ce midi ?
- Ah non, je peux pas, je n’ai que 53 minutes de pause dej’ »

Nom d’un haricot même pas magique, quel mal a frappé le monde des actifs pour être atteint d’un tel fléau ?

Oui certain clameront à l’anarchie, à l’utopisme d’un Rousseau post-moderniste de l’homme bon par nature. Il est évident que des règles d’horaires s‘imposent pour éviter le vilain écueil de voir tous les travailleurs boucher les autoroutes ensoleillées plutôt que de travailler. Certes.

Mais il me pousse un sourire narquois lorsque j’imagine les fieffés bosseurs calés devant leurs ordinateurs à baver de webmails en sites touristiques ou à bondir des toilettes à leur téléphone portable, pour faire couler les précieuses minutes qui les séparent de la délivrance : 17h58 !

Pourquoi choisir d’être présent plutôt que d’être efficace ?

Tu vas t’en lasser !


Il est de ces adages lourdement niais qui enrhument nos tympans.

Plaçons-nous dans un contexte. Vous bourlinguez nonchalamment dans les boutiques un samedi après-midi avec une accointance. Vous brulez d’un désir sanguin de faire parler votre carte bleue. Soudain, vos yeux atones se brisent d’une excitation outrancière. « Ooooh, mon dieu, j’adoooooore ce petit top !! ». Il est dégoulinant de couleur, honteusement à la mode, parfaitement inutile, allégorie précise de votre convulsion d’acheteur compulsif. Là, votre compagnon de chalandage se tourne vers vous et vous assomme de cet irrévérencieuse maxime : « tu vas t’en lasser… ».

Quel monstre vil et narcissique a pu un jour polluer nos quotidiens de cet immonde cliché ?
Evidemment que le danger est là. Evidemment qu’un coup hasardeux du destin pourra frapper au hasard, sommant nos neurones mouillés et fragiles de ne plus aimer ce petit haut. Mais quel irascible postulat nous empêcherait de profiter de ce plaisir qui se peut provisoire ? Y’a-t-il eu un axiome indiscutable qui nous détourne de la joie de l’éphémère ?
Sous prétexte du risque funèbre de se lasser. Comme, par malheur, l’ennui nous guette du coin de son œil fourbe, il ne faut en aucun cas se menacer de s’en lasser.

Et si on ne s’en lasse pas ? Quel doux risque !

Le rituel de procrastination



Chaque badaud qui a la délicate éminence de se balader sur cette planète procède à la procrastination. Que vous soyez lanceur de javelot, préparateur de bisque de homard ou responsable de l’analyse des synergies et du cash-flow du projet java de migration du système d’exploitation du processus de supply chain, vous êtes un procrastinateur.

Pour ceux qui ont une lacune linguistique et qui souhaiterait connaitre l’origine sémiologique de ce tortueux mot de 5 syllabes, voyez
ici.

Les rituels de procrastinations sont d’un multiple engluement.
Certains vogueront légèrement dans le florissant florilège de blogs pointilleusement inutile, cherchant à déterminer si ‘cute boys with cats’ est mieux que ‘cute boys with dogs’, à moins que ce ne soit ‘cute girls with dogs’.
D’aucuns saboteront la touche F5 de leurs PCs à trop rafraichir leur page Internet Explorer pour vérifier si par le plus intrépide des hasards, ils n’ont pas reçu d’un coup un mail passionnant de leur pote Alejandro qu’ils ont connus lors d’un trip néo-rebelle d’adolescent, empaqueté dans un sac de rando dégoulinant dans une auberge de jeunesse à Barcelone.
D’autres prétexteront une irréversible envie de cigarette, un incompressible désir d’aller aux toilettes, une irrévocable nécessité de trier les dossiers de leur ordinateur par longueur de titres ou un irrépressible besoin de parfaire leur culture musicale en comparant les versions live de woodstock avec les enregistrements studio des 3 J : Janis, Jimi et Joe.

Mais les pires d’entre tous les procrastinateurs, ceux qui assomment chaque années des hectares de forêts amazoniennes et qui souillent nos vies de leurs vomissant post-it hargneux, sont les listeurs !
Ces énergumènes de l’énumération gratouillent des mots des heures durant, oscillant entre une accumulation brute d’impératifs et des priorisations bancales. Plutôt que de remplir leurs impôts, ils griffonnent en lettres capitales soulignées 3 fois au marqueur noir puis rouge, ponctuant cette note d’un résidu trop nombreux de points d’exclamation : IMPOTS !!! Tout ça pour déchirer la liste 2h plus tard, se rendant compte que la priorité se situe maintenant dans la résolution de cette terrible fuite qui est en train d’avaler leurs appartements… VITE, UN STYLOOO !!!

Monday, Bloody Monday !


Combien, Ô combien de lundis sournois et exsangues allons-nous souffrir avant de trouver une issue heureuse à ce sentiment acide que la semaine est d’ores et déjà rangée dans un petit coin fort douillet de nos cerveaux fatigués ?
Décortiquons un peu ce sentiment étrange qui nous pousse, nous, hommes et femmes méticuleusement éduqués, vaillants actifs d’une société consciencieusement entreprenante, à divaguer dans un instant d’absence mal goupillé.

Plaçons le contexte.
Vous avez enfilé votre douche et délaité quelques toasts éminemment beurrés dans votre valeureux gosier. Votre liquette de travail empoignée, vous vous dirigez d’un pas allant et volontaire vers la bouche lippue d’un métro accueillant. Après une épopée souterraine ponctuée d’évènements épiques et irritants, vous avez le sentiment d’avoir d’ores et déjà consumé votre existence et même grappillé 1 ou 2 des vies de votre chat « Raymond ».
Enfin vissés à votre bureau, vous effectuez votre rituel constitué d’une multitude de petits gestes quotidiens qui s’enchainent avec une déconcertante nonchalance : votre rituel de procrastination (bientôt sur
‘Pamphlets d’une Connasse’). Sur ce, votre journée s’étire dans un bâillement viscéralement véloce, ne vous laissant de répits que pour avalerunsandwich / allerfaireunpetitpipi / fumeruneclope / sourirevaguementàlapersonnequivousaditbonjourmaisdontvousignorezl’identité.
Vers 19h, votre sourcil gauche s’agite fébrilement, signe que vos yeux vont exploser. Vous levez vos minois de votre clavier et là, un sentiment communément maudit vous claque dans les synapses : « aaaah, c’est le weekend ! ». Dépités, vous prenez conscience que vos neurones instables vous ont mentit.

Maudissons ces lundis qui ressemblent aux vendredis !

La hiérarchisation des problèmes



« J’ai eu une réunion qui a duré des heures aujourd’hui… J’ai un mal de crâne terrible ! »
« Oui bah moi, je fais un métier pourri et je suis sous-payé alors te plains pas ! »

Tout bon humain qui se respecte a déjà été confronté à ce suffixe pesant qui nous garrotte le souffle en nous assommant de sa langueur mièvre : « oui, bah moi… ».

Cette sournoise réplique est l’incarnation défaitiste de la victimisation à l’extrême. Oui bien sur, d’horribles évènements frappent chaque jour notre écosystème toussotant. Oui bien sur d’atroces infamies pèsent sur la survie difficile de certains. Oui bien sur nous nous devons de remettre nos petites angoisses embourgeoisées dans un contexte brulant d’insécurité et de malheurs incarné par le trait d’esprit franchouillard qui racle les esgourdes des enfants depuis que le monde est monde : « finis ton assiette !! Pense à ces enfants qui meurent de faim !! »

S’il est essentiel de gonfler d’optimisme et de relativité nos quotidiens, il est insupportable de voir nos petits tracas dénigrés par cette vicieuse phrase : « oui, bah moi… ».

La définition d’un souci, d’un problème, d’une corvée, d’un obstacle ou d’une fatalité diverge en fonction du seuil de tolérance de chacun. Cette fameuse goutte d’eau qui fait déborder ce tristement célèbre vase pourra s’incarner en une contrariété toute minime et pourra pourtant submerger quelqu’un d’un tsunami de désespoir.

La hiérarchisation des problèmes est une vile habitude qu’il nous faut combattre.

Pour le meilleur et pour l’empire !



Un jour, quelque badaud irasciblement mièvre et probablement très peu compétent a inventé une bien étrange coutume qui entache jusqu’aux plus productives entreprises. Depuis, il est de bon ton de perpétrer cet étrange folklore qui étire nos dures journées de labeur et bave sur nos tâches quotidiennes pour les alourdir de son sceau superflu. Tout cela au nom d’un vil concept viral de consensus, de fausse humilité et d’un manque certain de bravoure.
Il en est assez de ces réunions stériles où chacun est consulté, où il y a autant d’avis que de participants, où le goût personnel de chacun vient grignoter l’efficacité du projet, où le décisionnaire final se compte en dizaine de personnes, où tout le monde est consulté et personne écouté. Toutes ces simagrées planquées sous le drapeau flamboyant de la valeur et de la productivité.
Bataillons ensemble pour bouter hors de nos entreprises la décision collégiale !

Le pot de départ, ou de la torture traditionnelle !



Imaginons des néons tranchants qui grésillent au dessus d’une bande d’yeux avidement fixés sur les plateaux de petits fours qui scintillent dans ces estomac creusés par un après-midi pâle que l’on vient de lessiver derrière nos ordinateurs.
Des langues torturées par l’imminence de la douceur âcre d’une gorgée de champagne hibernant dans une flûte en plastique.
Des corps dégondés et cousus aux murs de la salle de réunion encore habitée par cette odeur capiteuse d’une fin de réunion.
Des oreilles tendues assoiffées d’un discours long et rampant qui s’assoupi sur une feuille de papier tremblante.
Et enfin la délivrance, l’hôte tempe ses lèvres dans sa flûte sourde et enfourne goulument une mini-pizza. Les convives se jettent sur les petits-fours qu’ils avaient repérés il y a déjà 23 minutes et engloutissent les gobelets en plastique.
Mais pourquoi l’être humain s’inflige-t-il de telles épreuves ?

« Et alors, comment ça s’est fini… ? »

Yves Klein

Oh la douce claque… Une caresse sèche, une gifle suave, une si tendre injure…

Ebrouons-nous ensemble à compter le nombre abyssal de fois où l’on a souhaité mettre un terme à une conversation ennuyeuse.

Vous devisez chemin faisait avec quelque accointance et cette maudite personne entame une tirade tyranniquement assoupissante qui, si elle n’est pas tuée dans l’œuf, risque fort de vous plonger dans une léthargie toute à propos. Il semblerait que le frère du mari de sa cousine ait été vu en compagnie d’un homme qui avait l’air louche. Ce qui apparemment était amusant car au même moment, ladite cousine avait rendez-vous avec cette femme – si vous savez – celle aux mœurs douteuses qui n’avait de cesse que de vouloir qu’on dine ensemble.
Soudainement gonflé d’un élan de survie, votre cerveau apathique se délie astucieusement et use d’une ruse toute futée.

« Et alors, comment ça s’est fini… ? »

Cette phrase suspensive suggère un intérêt volontaire et avide pour la chute de cette histoire palpitante et fébrile. Mais en réalité, elle n’est qu’une astuce perverse et habile, un artifice ingénieux et vicieux pour couper court à un monologue narcissique laborieux qui n’avait de cesse de vous gâcher votre précieux temps.

Répondre « Bonsoir ! » à un « Bonjour ! »




Vous entrez d’un pas avenant dans la cage de votre immeuble, il fait encore jour, les oiseaux chantent et pour vous, la journée se déroule avec une aimable tranquillité. Là, vous croisez votre voisin qui coule dans les escaliers, le menton calé sur le torse et le zygomatique en veilleuse. Vous lui adressez un « Bonjour ! » plein d’entrain et d’espoir. Et le déraisonnable dément de vous répondre : « Bonsoir ! ».
Vous vous sentez alors démunis et amputé d’une partie de votre journée : le soir vient de se bâfrer du jour !

Certains saisiraient la sombre mais néanmoins haute autorité qui a un jour autocratiquement déclaré que l’on perdrait une heure lors du passage à l’hiver ; d’autres s’indigneraient du glissement tortueux vers les 35h, de l’inquiétant vieillissement de la population, de la scandaleuse hausse du prix du pétrole, de la tendance parisiano-burlesque des produits bio ou encore de l’inflation du prix de notre baguette moulée pas trop cuite chez notre petit boulanger de quartier.
Et bien ravalons nos méandreuses supputations revendicatives ! C’est une raison purement instinctive qui poussent l’être humain à cet affront si agaçant !

Tester avant de détester !

Un dégoût ultime pour cette atrocité culinaire souffrant de photosynthèse que sont les choux de Bruxelles nous vient d’un profond souvenir de cantine.

Une fois installé dans la grande cour de la responsabilité adulte, nous notons une impulsion chevaleresque de témérité qui nous pousse à retenter l’ingestion ces insensées plantes herbacées belges.
Et là, il nous explose au visage deux réactions épiques et onomatopéiques : « baaah » ou « mmmh ».

Pour les premiers, le moment est certes dur à avaler mais pour les seconds, un élan d’espoir incommensurable en l’humanité se réveille et leur ouvre des opportunités à boire à grandes lampées.

Quelle belle moralité : il faut tester avant de détester !

Théorie du mail existentiel

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De :
Moi
Envoyé : lundi 10 janvier 2011 01:14
À : La terre entière
Cc : Le patron (que j'aime plus que tout au monde)

Objet : Réunion de demain matin - Précision de dernière minute
Bonjour à tous,

Veuillez trouver ci-joint le dernier ordre du jour pour la réunion de demain matin à 7h (sachant que personne ne va se lever ¼ d’heure avant pour préparer une réunion qui est à l’aube).

Bien cordialement (ou même bonne nuit, soyons subtiles)

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Le mail existentiel est une pathologie sérieuse de notre délicieux 21e siècle…
Il s’anime pour compenser un surmoi trop grignoté par les vaseuses vannes de vos collègues un tantinet requins…
Il prend vie pour justifier la demande d’augmentation que vous avez stratégiquement modelée depuis 2 ans déjà…
Il se répand pour vomir votre prénom à la gueule d’un patron qui s’obstine à vous appelez Brigitte alors que vous, c’est Julia, ou pire, Benjamin !

Attention, le mail existentiel est vicieux et stratégique, il revêt des formes subtiles et fourbes. La perfidie de son vocabulaire, de sa forme, de sa longueur et de ses horaires n’a d’égal que la sournoise intelligence avec laquelle il est mesquinement jeté dans les boîtes mail.

Le mail existentiel est le format moderne de l’insatiable besoin de l’homme de prouver qu’il est utile ! Quoi de condamnable après tout puisque si on tente de réfléchir aussi vigoureusement que ce cher et tendre Baudelaire, « Dieu est le seul être qui, pour régner, n’a pas besoin d’exister. »

Enigme du contenu et du contenant



C’est toujours 10 packs de coca light coincés entre chaque phalange, l’écharpe dégoulinante vers la flaque adjacente et les lunettes soudainement prises d’une crise de hoquet, que cet intéressant témoin de la dramaturgie moderne se produit !

Planté sur son pas de porte, chargé comme un wagon de la ligne 13 et le cheveu étonnamment attiré vers son champ de vision, l’être humain ouvre par miracle son sac et entame une investigation vaine : la recherche de ses clefs.
Figé devant un contrôle métropolitain, parsemé de paquets arrachés aux griffes acérées des soldes et la paume étrangement moite, l’Homme parvient par miracle à accéder au contenu de sa gibecière et se lance dans une enquête dérisoire : la recherche de son pass Navigo.

Pourquoi lorsque l’on sonde sa besace pour y dénicher quelque objet de première nécessité, cette chose est irrémédiablement attirée par le recoin introuvable ?
Il a beau partir en une quête féroce et lucide, le bon citoyen est contraint d’éventrer son sac pour y trouver son portefeuille, son briquet ou son Labello.

Bannissons la bise au boulot




Il fallait évidemment une allitération pour clamer haut et fort mon désagrément, bramer ma colère furibonde, hurler mon courroux réprobateur…
Une allitération qui reflète l’aberration belliqueuse des bosseurs bisouilleurs qui blêmissent d’emballement en allant boulonner à l’aube en aboulant leurs bouches béantes en braillant un « bonjour » bâillonné d’un « on se fait la bise !? » 
Berk !

Le crayon Ikea ou de la lutte consumériste moderne…


Il est de coutume de plus en plus redondante que nos globes oculaires se frottent à l’achat virtuel.

Pourtant, quelques résistants, fiers porteurs du flambeau de la lutte contre l’obésité, se déplacent encore vers d’étranges endroits exposants d’indispensables produits à acquérir et où d’amusants trocs fiduciaires se faufilent aux caisses… Endroits communément appelés magasins !
Il en est un, magasin, qui fait trembler nos favoris Internet Explorer, qui boute nos Ipad et qui désarticule la saisie automatique de Google.

Le fieffé emblème de ce magasin, qui toujours nous pousse à lutter contre la passivité du shopping, qui nous propulse vers la déambulation commerciale et qui se bat contre l’inertie acheteuse n’est autre que le si élégant, si distingué, si maniable crayon Ikea !
Celui dont la frêle stature et le parfum de sciure réveille notre fébrile passion du retour aux sources, notre goût de la gribouille, notre soif d’essentiel, nos émotions authentiques enfouies, notre besoin de perde du temps.

Le crayon Ikea est notre maigre rébellion, notre mutinerie famélique contre le consumérisme moderne, contre l’achat compulsif télématique, contre le plaisir si virtuel et légitime que nous avons à dépenser !

Mystère du mauvais choix


Notons avec effarement et doses de consternation le penchant vicieux que nous avons à toujours choisir la file la plus longue.

Combien de jeunes femelles actives, pressées par la vie et le temps de réchauffage de leur écrasé de pommes de terre à la truffe Picard, avons-nous surprises vociférant au bout de leur file à la caisse du Monoprix ? Tout simplement parce qu’une vilaine vieille dame arrivée bien plus tardivement passe avant elle devant le grand magnat du code barre ?

Combien de gentlemen, cadre supérieur, promenant leurs jolies troupes familiales dans leurs véloces Renault Espace flambant neufs vers des vacances estivales bien méritées au Cap Ferret, voit-on grommeler, entre 2 chansons de Dora l’Exploratrice, contre une vieille 4L bringuebalant une bande de jeunes braillant à rompre les systèmes Libert-T des péages les vieux classiques de Disney ? Tout simplement parce que ceux-ci ont le privilège d’insérer leur carte Electron avant eux dans la belle boîte à péage Cofiroute ?

Pourquoi avons-nous tendance à toujours choisir la file la plus longue ? Et qui sont ces élucubrants personnages qui passent toujours avant ?

Vieilleries vivantes…


Crédit photo:
Marjolaine Jacques


Combien de scènes de chasse en canevas ont été délogées du haut du sofa bordé d’un carré de dentelle chez papi mami pour être fièrement exposées dans nos appartements parisiens bordant le canal st martin ?
Combien de blouses fleuries aux pochons emplis de mouchoirs brodés de mémé ont été hardiment agrémentées d’une jolie ceinture taille haute par une parisienne streetstylée ?

Les pimpants juvéniles adorent croquer du meuble en formica, composer un numéro sur un téléphone à cadran ou louvoyer de vieux appareil photo polaroid…

Pourquoi les jeunes aiment tant ce qui est vieux et vintage ?
Et pourquoi les vieux ne sont-ils pas vintage ?

Chacun son mauvais goût





Ce gentilhomme créateur érotico fantasque de John Galliano, piquant avec incongruité et doigté à la pointe d’une quenouille quelques tissus extravagants et dilettants, nous a charitablement proposé cette houleuse citation subversive : « Il vaut mieux avoir mauvais goût que pas de goût du tout ».
Lorsque l’on croise de fiers hollandais parqués dans leur mobil home ravageur et plantés dans leurs sandalettes astucieusement rehaussées de chaussettes mi-mollet, nous avons une fâcheuse tendance à vouloir saisir la haute autorité du bon goût !
Mais en définitive, n’est-ce point là le même débat qu’un chaland chez Mc Do qui vous miroiterait d’un œil torve lorsque vous osez commander un Big Mac avec un coca light ?
Tout cela n’est qu’une affaire de goût !

Je l’ai payé 50% !!




Combien de péronnelles, astucieusement calées dans leur nouvelle jupe Sandro, soutenues par leur Gérard Darel flambant neuf et arborant fièrement leur bottines dénichées dans une friperie alternative se tâtonnent du coude à la terrasse bondé d’un café en s’esclaffant : « les filles, je vous invite, j’ai économisé 100 euros !! » ?
Ses fieffées camarades du Mojito, dilatant leurs pupilles tellement abondamment que la susnommée détentrice de bottines vintage se voit contrainte de préciser : « bah oui, j’ai acheté une petite veste trop canon chez Maje, je l’ai eu à 50%. »

Encore une fois, le vil joug du neurone de l’être humain a frappé !
Oserions-nous claironner au positivisme et proclamer que ce curieux concept de gagner de l’argent en économisant campe la déclinaison contemporaine du bon vieux verre à moitié plein ?
Pourquoi pense-t-on, nous pauvres désœuvrés, que la dépense prévue revue à la baisse nous a rapporté de l’argent ?