Nombreux sont les coquins qui malaxent les images. Des gentlemen du Rotring, des fous de la palette graphique, des justiciers qui dégainent leur suite Adobe à tout va !
Vous, pauvres badauds qui osez défier les lois de l’esthétique typographique en badigeonnant de la Comic Sans MS dans vos documents Word, vous avez nécessairement rencontré au moins une fois un graphiste dans votre misérable existence de profanes de l’identité visuelle.
Ces flâneurs Apple qui concourent à celui qui discernera le premier la police utilisée sur ce menu du Courtepaille, ces promeneurs de Posca qui brandissent des mots comme trame, offset ou gris optique, et qui promènent dans leur sacoche vintage un bouquin qui ne jouira jamais du plaisir d’être lu car il n’a été sélectionné que pour sa couv’ David Person sooo graphique !
Mais qui sont-ils ces graphistes ?
Des artistes ? « Surement pas ! », vocifèreront certains. « Bah eux… », hésiteront d’autres.
Des publicitaires ? « Sacrebleu, quelle ignominie ! Comment peut-on encore confondre un graphiste et un publicitaire de nos jours ???? ».
La production artistique n’est pas commerciale. La production publicitaire est commerciale. Le graphisme, c’est une sorte de monstre hybride et tentaculaire (mais drôlement joli) qui vit entre deux mondes. Non, ce ne sont pas des utopistes qui croient encore qu’ils peuvent produire des images pour une marque, une entreprise ou que sais-je seulement pour la seule beauté du résultat. Non ! Le graphiste a conscience des notions terriblement barbares de productivité, d’efficience, de résultats. Et le pire, c’est qu’il est d’accord. Il se refuse de créer sans ce qu’on appelle usuellement faire sens !
Le graphiste est un typographe, un imagiste, un metteur en page qui se joue de tous les media. Le graphiste travaille l’image. Le graphiste travaille le sens. Le graphiste est tiraillé entre ses pulsions d’évasion et de délirium et sa réelle implication à répondre à un brief.
Le graphiste ne se décrit pas vraiment. Et c’est pour ça que c’est le seul à savoir faire ce qu’il fait. Et c’est pour ça qu’on fait appel à eux. Et c’est pour ça qu’il est génial.
Le graphiste ne se décrit pas vraiment. Et c’est pour ça que c’est le seul à savoir faire ce qu’il fait. Et c’est pour ça qu’on fait appel à eux. Et c’est pour ça qu’il est génial.